Traitement bois extérieur : Quelles solutions?
La protection du bois extérieur des assauts du quotidien — pluie, UV, champignons — est un véritable défi. Comment choisir la méthode adaptée ? Quels produits privilégier ? Quelle technique correspond le mieux à votre projet ? Après avoir investi temps, énergie et budget, voir son ouvrage se détériorer rapidement est d’autant plus décourageant. Heureusement, des solutions éprouvées existent pour prolonger la vie de vos constructions en bois. Dans cet article, nous passons en revue les grandes familles de protection contre les intempéries et les attaques biologiques. Le marché est inondé d’offres, et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver entre promesses marketing et spécifications techniques.
Sommaire
Traitements naturels vs traitements chimiques
Les essences de bois naturellement résistantes aux agressions extérieures
Le bois thermo-traité (ou thermo-chauffé)
Les traitements de surface
Le traitement par autoclave
Conception et mise en œuvre optimisées
Conclusion
Traitements du bois naturels ou chimiques : de quoi parle-t-on vraiment ?
Avant de plonger tête baissée dans les différentes solutions de protection du bois, il est utile de clarifier deux notions souvent utilisées, parfois à tort, dans le discours marketing : naturel et chimique.
Ces termes sont loin d’être opposés aussi clairement qu’on le pense. Un produit dit "chimique" peut tout à fait être issu de molécules d’origine naturelle. Inversement, une solution qualifiée de "bio" peut être commercialisée à grande échelle, dans des processus industriels. Ces mots ont été largement récupérés par le marketing, au point qu’ils peuvent aujourd’hui semer la confusion.
Voici donc comment nous les abordons dans cet article.
Traitements naturels
Ce sont des méthodes sans ajout de substances chimiques de synthèse. Elles misent sur les propriétés intrinsèques du bois ou sur des techniques simples, parfois millénaires, mais toujours efficaces.
Imprégnation par badigeon : à base d’huiles végétales, de cires ou de résines naturelles, elle crée une barrière hydrophobe et fongicide.
Traitement thermique : le bois est chauffé à haute température pour modifier sa structure interne et accroître sa résistance aux attaques biologiques.
Choix d’essences naturellement durables : certaines essences locales comme le robinier, le mélèze ou le cèdre présentent une bonne résistance naturelle sans traitement ajouté.
Le qualificatif "naturel" souligne l'absence de synthèse chimique, mais ces méthodes peuvent néanmoins être mises en œuvre à grande échelle par des entreprises industrielles.
Traitements chimiques
Ces solutions regroupent les procédés les plus performants sur le plan technique, mais souvent plus controversés sur le plan environnemental et sanitaire.
Imprégnation en autoclave : le bois est injecté sous pression avec des biocides pour une durabilité accrue.
Lasures et saturateurs synthétiques : conçus pour résister longtemps, ils nécessitent généralement un renouvellement moins fréquent.
Peintures et vernis polyuréthanes : très efficaces contre les UV et l’abrasion, mais parfois incompatibles avec les matériaux naturels.
Ces traitements offrent des performances élevées, mais leur fabrication, leur application et leur élimination doivent être maîtrisées pour limiter les impacts (pollution, toxicité, relargage dans les sols).
Les essences de bois naturellement résistantes aux agressions extérieures
Depuis des millénaires, le bois accompagne l’homme dans ses constructions. Mais toutes les essences n’ont pas les mêmes propriétés. Certaines seront idéales en structure, d’autres mieux adaptées à la menuiserie ou à la finition. Grâce à l’expérience accumulée au fil des siècles, nous savons aujourd’hui reconnaître les qualités spécifiques de chaque essence.
Alors pourquoi ne pas utiliser que des bois naturellement résistants à l’humidité, aux champignons et aux insectes ?
Ce n’est malheureusement pas si simple :
Ces essences sont peu nombreuses en Europe, et la demande excéderait rapidement l’offre.
Un bois très durable en extérieur n’est pas forcément adapté à un usage structurel ou décoratif. Chaque essence a ses avantages… et ses limites.
Quelle essence de bois choisir ?
Le choix dépend avant tout de l’usage : structure, bardage, terrasse, protection contre les intempéries ou simple recherche d’esthétique.
Essences locales
En France, quelques essences offrent une durabilité naturelle intéressante. Leur résistance dépend toutefois des conditions d’utilisation et de la partie du bois utilisée (le duramen étant toujours plus durable que l’aubier) :
Robinier faux-acacia : excellente durabilité, adapté au contact avec le sol. L’aubier reste vulnérable.
Mélèze : bonne résistance en usage hors sol, surtout sans aubier.
Douglas : adapté pour l’extérieur sans contact direct avec le sol, duramen à privilégier.
Cèdre (essence locale, non Western Red Cedar) : durable, naturellement résistant aux insectes et aux champignons, souvent utilisé en bardage.
Châtaignier : bonne résistance naturelle aux champignons et à l'humidité, particulièrement adapté pour des usages extérieurs comme les bardages, bien que son duramen soit préférable à l’aubier.
Essences exotiques
Pour des performances supérieures, on se tourne vers des bois tropicaux ou importés :
Ipé : très dense, résistance exceptionnelle à l’humidité et aux attaques biologiques.
Teck : imputrescible et très stable sans traitement supplémentaire.
Itauba : adaptée aux milieux très humides.
Western Red Cedar : léger, résistant naturellement aux champignons et aux insectes.
Ces essences offrent une longévité remarquable, mais leur coût est élevé, tant sur le plan financier qu'écologique (transport longue distance, empreinte carbone). De plus, leur provenance n’est pas toujours garantie et le risque de bois illégal demeure important : il est donc crucial de vérifier les certifications (FSC, PEFC…) pour assurer traçabilité, légalité et gestion durable.
Malgré ces caractéristiques exceptionnelles, ces bois restent sensibles aux aléas du temps et peuvent grisailler ou perdre de leur éclat ; si cet aspect esthétique vous gêne, prévoyez un entretien régulier à l’aide de produits adaptés (dégriseurs, huiles, saturateurs, etc.).
Avantages
Durabilité naturelle face aux champignons, insectes et humidité
Valorisation des essences locales, sans produits chimiques
Large choix selon usage (structure, bardage, terrasse, menuiserie)
Aspect esthétique propre à chaque essence
Inconvénients
Disponibilité limitée pour les essences les plus durables
Coût souvent élevé
Empreinte carbone importante pour les bois importés
Durabilité variable selon la classe d’emploi et l’entretien régulier
Aspect esthétique évolutif (grisaillement), nécessitant des finitions et un entretien spécifiques
Le bois thermotraité (ou thermo-chauffé)
Le bois thermotraité est obtenu par une cuisson à haute température (généralement entre 160 et 230°C) dans un environnement contrôlé, pauvre en oxygène. Cette technique, sans ajout de produits chimiques, modifie la structure du bois en profondeur, améliorant ainsi sa résistance naturelle aux attaques biologiques (champignons, insectes) et sa stabilité dimensionnelle face aux variations d’humidité.
Elle est principalement utilisée sur certaines essences comme le frêne ou le cèdre, et donne au bois une teinte brunie homogène.
Il est toutefois possible de s’essayer à cette technique de manière artisanale, dans un cadre sécurisé, sur des bois non traités chimiquement. Ce sera alors davantage dans un but esthétique que technique, les propriétés obtenues restant moindres sans maîtrise fine du procédé.
Avantages
Amélioration significative de la résistance à la moisissure
Meilleure stabilité dimensionnelle (moins de gonflement ou retrait)
Dureté de surface accrue
Absence quasi totale de résine
Aucun produit chimique utilisé
Esthétique naturelle et chaleureuse
Inconvénients
Baisse notable des performances mécaniques (flexion, cisaillement), rendant le bois inadapté à des usages structurels
Risque de déformations
Coût élevé dû au procédé technique
Nécessite un équipement spécifique
Utilisation limitée principalement aux revêtements extérieurs (bardages) ou intérieurs (parquets, lambris)
Les traitements de surface
Ce type de traitement consiste à appliquer un produit de protection par trempage, pulvérisation ou badigeon. Il limite les attaques fongiques, les insectes xylophages, les effets des UV ou encore l’humidité, tout en laissant respirer le bois (perméable à la vapeur d’eau). Certains produits peuvent également rehausser l’esthétique du bois grâce à des pigments ou des colorants naturels.
On distingue deux grandes familles de produits :
Naturels : huiles (comme l’huile de lin, de tung), cires...
Chimiques : lasures, saturateurs, dégriseur…
Ils sont faciles à trouver dans le commerce, simples à appliquer et permettent une protection efficace pour des usages en extérieur abrité ou en intérieur.
Avantages
Faciles à mettre en œuvre, même pour les particuliers
Produits accessibles et nombreux sur le marché
Entretien modulable (ponçage et réapplication facile)
Valorise l’esthétique du bois (effet mat, satiné, coloré…)
Inconvénients
Protection limitée dans le temps, nécessite un entretien régulier
Inefficace pour un contact direct avec le sol ou une exposition prolongée à l’humidité
Peut nécessiter plusieurs couches pour une bonne efficacité
Moins durable que les traitements en profondeur (comme l’autoclave)
La grande variété de produits (lasure, peinture, saturateur...) ainsi que les différences de qualité et de compatibilité entre marques peuvent rendre le choix difficile pour un particulier
Le traitement par autoclave
Le traitement autoclave est une méthode couramment utilisée pour améliorer la durabilité des bois résineux comme le pin maritime ou sylvestre, appréciés pour leur bonne imprégnabilité. Le bois est placé en enceinte hermétique, puis le produit de traitement est injecté en profondeur sous haute pression.
Cette technique permet une protection efficace contre l’humidité, les champignons lignivores et les insectes xylophages, en particulier pour des usages extérieurs tels que piquets, clôtures ou terrasses.
Les produits employés peuvent être plus ou moins respectueux de l’environnement, allant de sels à base de cuivre à des solutions organiques sans métaux lourds
Cependant, le bois traité étant souvent encore très humide au moment de sa mise en œuvre, cela peut limiter l’efficacité réelle du traitement à cœur. Chaque coupe ou perçage doit donc être repris manuellement avec un produit de retouche pour garantir la continuité de la protection. Il est également conseillé d’éviter l’enfouissement direct en pleine terre. L’ajout d’une finition reste possible (peinture ou lasure), à condition de respecter un temps de séchage suffisant, généralement de plusieurs semaines, et d’utiliser des produits compatibles avec le traitement initial.
Avantages
Économique et facile à se procurer
Durabilité améliorée grâce à l’imprégnation en profondeur
Résistance aux champignons, insectes et humidité
Valorise des bois locaux peu naturellement durables
Inconvénients
Humidité importante après traitement (temps de séchage nécessaire)
Traitement parfois incomplet à cœur : nécessité de traiter les coupes
Finitions retardées (attente de séchage avant peinture)
Moins esthétique à l’état brut (teinte verdâtre ou brunâtre selon le produit)
Nécessite un traitement minutieux des coupes, ce qui complique la mise en œuvre.
Conception et mise en œuvre optimisées
Avant même d’appliquer un traitement, il est souvent possible de prévenir durablement les dégradations du bois grâce à une conception soignée du projet :
Protéger le bois de la pluie en prévoyant des débords de toit généreux ou des auvents, pour limiter l’exposition directe aux intempéries.
Assurer un bon drainage des fondations en installant des terrains ou dalles inclinés et des drains périphériques, afin d’éviter toute stagnation d’eau. ( 👉 Pour aller plus loin, découvrez notre article dédié aux différents types de fondations)
Garantir la circulation de l’air autour des éléments en bois (bardages, terrasses, murs-rideaux) en laissant des jeux de dilatation et des aérations en partie basse et haute, pour évacuer l’humidité et empêcher le développement de champignons.
Renforcer les points sensibles avec des matériaux inertes : par exemple, utiliser des bandes EPDM sous les lames de terrasse pour isoler le bois de la structure porteuse, sans recourir à des produits chimiques.
Ces précautions de base, souvent peu coûteuses, limitent drastiquement les besoins en produits de préservation et prolongent naturellement la vie de vos ouvrages bois.
Avantages
Limitation des besoins en traitements chimiques
Coût global réduit grâce à des aménagements simples
Durée de vie du bois allongée par la prévention passive
Solution durable et respectueuse de l’environnement
Inconvénients
Nécessite une phase de conception et de planification plus rigoureuse
Peut imposer des contraintes architecturales (débord de toit, espaces d’aération)
Pas toujours applicable sur des structures existantes sans travaux majeurs
Conclusion
La protection du bois repose sur un équilibre entre performance, durabilité, impact environnemental et contraintes de mise en œuvre. Si les traitements naturels séduisent par leur faible toxicité et leur lien avec des savoir-faire traditionnels, les traitements chimiques offrent une efficacité redoutable dans des conditions exigeantes. Entre les deux, une bonne conception en amont reste la solution la plus simple, durable… et souvent négligée.
Le choix final dépendra donc du contexte d’usage, du budget, des objectifs esthétiques, mais aussi de vos valeurs en matière d’environnement et de santé.


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