Guide complet : Comment bien choisir sa quincaillerie (vis, boulons, tirefonds, ferrures)
La quincaillerie n’est pas un simple détail : ce sont les vis, boulons, tirefonds et ferrures qui assurent la solidité, la sécurité et la durabilité de vos constructions. Un choix inadapté peut entraîner des réparations coûteuses, une perte de résistance ou même des risques de rupture. À l’inverse, sélectionner la bonne fixation permet d’optimiser le coût et d’assurer une mise en œuvre fiable, que ce soit pour une cabane en bois, une terrasse, un carport bois ou un abri de jardin.


Dans ce guide, vous allez apprendre à :
Comprendre les classes d’emploi (intérieur, extérieur abrité, extérieur non abrité).
Décrypter les marquages et normes sur les vis et boulons.
Choisir le bon métal et le bon traitement de surface (zingué, galvanisé, inox A2/A4, chromé…).
Différencier les formes de tête (fraisée, hexagonale, cylindrique…) et d’empreinte (Torx, Phillips, etc.).
Adapter le filetage et la pointe selon le matériau (bois, métal, béton, PVC).
Comprendre les notions de classe de résistance (6.8, 8.8, 10.9…) pour les boulons et écrous.
Avant de choisir une vis ou un boulon, il faut d’abord définir l’environnement d’utilisation. C’est lui qui conditionne le métal et la protection anticorrosion nécessaires.
Intérieur (classe 1) :
Utilisation en atmosphère sèche, sans humidité persistante.Exemple : aménagement intérieur, mobilier, assemblages bois en zone chauffée.
Extérieur abrité (classe 2) :
Exposition aux variations d’humidité et de température, mais sans contact direct avec la pluie.Exemple : charpente sous toiture, pergola couverte, fixation sous auvent.
Extérieur non abrité ou milieu agressif (classe 3 et +) :
Contact direct avec la pluie, la neige, voire l’eau salée en zone côtière.Exemple : terrasse bois, cabane extérieure, structure de jardin, ouvrages en bord de mer ou en zone industrielle.
Ces classes sont proches de la norme EN 335 pour le bois, qui distingue les situations d’exposition à l’humidité.
Plus l’environnement est exposé, plus il faut privilégier des fixations protégées (galvanisées à chaud, inox A2 ou A4)
Les classes d’emploi : intérieur, extérieur abrité ou extérieur non abrité






Matériaux et protections anticorrosion : comprendre les mentions courantes
Choisir la bonne quincaillerie, ce n’est pas seulement regarder la forme d’une vis ou d’un boulon : c’est aussi comprendre de quel métal elle est faite et quel revêtement anticorrosion la protège.
La corrosion galvanique est un phénomène électrochimique qui survient lorsque deux métaux différents sont en contact, en présence d’un électrolyte (eau, humidité, sel). Le système fonctionne alors comme une pile en court-circuit : des électrons circulent du métal le plus « faible » (anode) vers le métal le plus « noble » (cathode). Résultat : l’anode perd progressivement de la matière et se dégrade.
Concrètement, cela signifie que lorsqu’on assemble deux métaux différents, celui qui possède le potentiel électrochimique le plus bas sera rongé en premier. Plus l’écart de potentiel entre les deux métaux est élevé, plus la corrosion est rapide. En dessous de 200 mV de différence, le phénomène reste souvent négligeable, mais au-delà, il peut compromettre la durabilité et la solidité de l’installation.
C’est pourquoi il est essentiel de choisir des métaux compatibles (ou d’utiliser des rondelles isolantes, graisses, peintures) pour limiter les risques de corrosion galvanique dans vos assemblages bois-métal.
Voici un tableau récapitulatif :


Source du tableau : galvatech2000.com
Il faut toujours vérifier la compatibilité entre la vis, boulon ou autre organe d'assemblage et l’écrou, ou entre la fixation et la pièce métallique support.
Acier zingué vs galvanisé à chaud
Acier électrozingué :
Revêtement fin appliqué par électrolyse. Cette technique offre une bonne protection contre l’humidité en intérieur ou en extérieur peu exposé, mais c'est une protection plus faible dans le temps par rapport au galvanisé à chaud.Acier galvanisé à chaud :
Immersion de la pièce dans un bain de zinc en fusion offre un revêtement plus épais et résistant. C'est un excellent choix pour les fixations exposées en extérieur non abrité (terrasses, abris, structures de jardin).
Pour résumer : L'électrozingué pour l’intérieur, et galvanisé pour l’extérieur.
Laquage : protection et esthétique
Le laquage consiste à recouvrir une pièce d’une couche de peinture, Cette technique mérite un article à elle seule afin d'expliquer le principe. Sachez seulement qu'elle existe et permet d'offrir à la fois aux métaux a la fois une protection contre la corrosion, mais aussi une finition esthétique avec l'ajout de couleur et de finition de surface.
Poudre époxy ou polyester (procédé le plus répandu) : application électrostatique suivie d’une cuisson à ~200 °C.
Liquide : moins fréquent, utilisé pour des applications spécifiques.
Détails techniques utiles :
La couleur est définie par une teinte RAL et un taux de brillance (ex. 30 % mat, 80 % brillant).
Le même RAL peut varier selon le support (acier, alu) et la forme de la pièce.
Inox A2 vs A4 (304 vs 316)
Les vis et boulons en acier inoxydable sont classés en deux grandes familles :
Inox A2 (304 / 18-8) :
Résistant à la corrosion dans la plupart des environnements non marins. Idéal pour un usage en intérieur et en extérieur abrité.Inox A4 (316) :
Alliage contenant du molybdène, offrant une meilleure résistance aux chlorures et aux milieux agressifs. Recommandé pour le bord de mer, les piscines, ou les atmosphères industrielles.
Choix rapide selon l’environnement
Intérieur sec → vis électrozinguées ou inox A2.
Extérieur abrité → électrozingué possible, mais inox A2 préférable pour la longévité.
Extérieur non abrité / milieu marin → inox A4 ou galvanisé à chaud (selon budget et esthétique).
À retenir pour vos projets bois :
Le bon choix de quincaillerie (vis, boulons, ferrures) selon le matériau et son revêtement est aussi important que le choix du bois lui-même. De même, il est important de savoir que certaine essence de bois ont une teneur PH très faible (acide) ce qui peut provoquer des désordres sur votre construction. L'acidité naturelle du bois peut attaquer le métal, notamment le zinc en contact avec le douglas, Red Cedar, chêne et châtaignier… Il est admis d'utiliser des organes de constructions avec un revêtement de zinc (galvanisation). Cependant, on évitera la mise en œuvre sur des bois humides, ou fraichement traité, ainsi que les expositions aux intempéries pour éviter tout risque de corrosion galvanique excessive.
Qualité mécanique et classes de résistance des vis et boulons
Quand on lit les marquages gravés sur la tête d’une vis métrique ou d’un boulon (ex. 4.6, 8.8, 10.9), on parle de classe de résistance mécanique. Ces chiffres ne sont pas là par hasard, ils définissent la capacité du boulon à résister aux efforts.
Comment lire un marquage de type 8.8 ou 10.9 ?
Premier nombre × 100 → correspond à la résistance nominale à la traction en MPa.
Exemple : 8.8 = 800 MPa.Second nombre (après la virgule) → indique le rapport limite élastique / résistance à la traction.
Exemple : 8.8 → limite élastique ≈ 80 % de 800 MPa = 640 MPa.
Normes de référence
Comme tout ce qui touche à la construction, l'utilisation d'organe métallique de fixation est régi par des normes (en grand nombre), heureusement les normes ISO tendent à harmoniser l'ensemble des règles dans le monde. Pour nos éléments de fixation, les classes sont définies par la norme internationale ISO 898-1, qui précise les essais mécaniques (traction, dureté, couple de serrage) à respecter.
Avant l’harmonisation internationale, les fixations mécaniques étaient régies par les normes DIN (Deutsches Institut für Normung), très utilisées en Europe. Même si aujourd’hui la norme ISO 898-1 définit les classes de résistance (4.6, 5.8, 8.8, 10.9, etc.), il est fréquent de rencontrer encore les références DIN dans les catalogues ou sur les conditionnements.
Exemple concret :
Les tirefonds sont encore souvent désignés DIN 571 (grosse vis à tête hexagonale pour bois).
Certains boulons hexagonaux portent la mention DIN 933 (équivalent ISO 4017 pour les vis entièrement filetées).
En pratique, les classes de résistance (8.8, 10.9, etc.) sont les mêmes qu’on parle en DIN ou ISO : seule la référence de normalisation change.
Ainsi, un tirefond marqué DIN 571 – 8.8 correspond bien à un tirefond haute résistance selon les standards actuels.




Pour résumer :
Classe 4.6 / 5.8 : usage léger, mobilier, assemblages peu sollicités.
Classe 8.8 : structures bois et métal, charpentes, machines.
Classe 10.9 / 12.9 : constructions mécaniques lourdes, automobile, engins, assemblages à haute précontrainte.
Pour une construction bois (abris, carports, terrasses, cabanes), on recommande généralement la classe de résistance 8.8 (équilibre entre résistance et coût). Mais il est tout à fait possible d'utiliser une classe de résistance sur des organes d'assemblages inférieurs. L'important, c'est de faire correspondre les calculs de résistance structurels théoriques avec les sections de bois, (qualité, essence,etc...) et le type de métal utilisé sur le projet.
Bonnes pratiques
Il faut toujours associer des écrous et rondelles de la même classe que le boulon.
Exemple : un boulon 10.9 doit être associé à un écrou capable de supporter le même niveau d’effort.Vérifier le couple de serrage recommandé pour garantir la précontrainte et éviter le desserrage.
Éditer de mélanger différents types de métal (galvanisation et inox par exemple)
Note pratique pour nos clients
Dans nos plans de construction bois (cabanes, carports, terrasses), les calculs tiennent compte des classes de résistance normalisées.
Sauf indication contraire, nous utilisons la classe de résistance minimale pour assurer à la fois sécurité et accessibilité (pièces faciles à trouver dans le commerce et résistance accru de l'assemblage si les organes choisis possèdent une classe de résistance supérieur).
Vis : les éléments essentiels à connaître
Les vis représentent l’une des familles les plus variées de la quincaillerie. Chaque type est conçu pour un usage spécifique, et comprendre les différences (forme, empreinte, filetage, traitement) est indispensable pour choisir la fixation la plus adaptée.
Familles de vis et usages courants
Vis à bois (VBA) : pour l’assemblage direct dans le bois, disponibles en version partiellement filetée (meilleure traction) ou totalement filetée.
Tirefonds : grandes vis hexagonales, idéales pour la charpente et les fixations structurelles.
Vis plaque de plâtre : pointe fine et filetage serré, conçues pour les plaques de plâtre sur ossature métallique.
Vis métal / machine : utilisées avec écrou ou taraudage dans une pièce métallique.
Vis autoforeuses / tôle : perçage et vissage en une seule opération, parfaites pour la tôle fine.
Vis spéciales : terrasse (souvent en inox A2 ou A4, avec ailettes anti-fendage), huisserie, béton, etc.
Empreintes de la tête
Le choix de l’empreinte conditionne la facilité de vissage, surtout avec l’électro-portatif :


L’empreinte Torx est aujourd’hui l’une des plus répandues et recommandées en construction bois. Sa forme en étoile à six branches offre une transmission de couple très efficace et réduit fortement le risque de dérapage par rapport aux empreintes cruciformes. Cela signifie :
un vissage plus rapide et plus propre avec un outillage électro-portatif ;
moins d’arrondi et de foirage des têtes de vis (donc moins de vis impossibles à retirer)
un effort moindre sur la machine et sur l’opérateur, donc moins de fatigue et moins de casse-matériel.
Dans la pratique, privilégier, tant que possible, les tailles courantes (T25 / T30) sur les vis de terrasse et les grandes fixations, et garder des embouts de rechange (un embout usé est souvent la première cause d’ennuis). Pour vos projets (carport, pergola, cabane, terrasse), choisis du Torx quand c’est possible, pour votre productivité, la longévité de vos fixations et… votre santé mentale pendant la pose.
Forme de la tête
Le type de tête d’une vis ne sert pas seulement pour l’esthétique, il conditionne la façon dont la vis s’intègre dans l’ouvrage, la répartition des efforts et l’usage final. Avant de choisir la forme de la tête, il convient de se poser quelques questions (la vis doit-elle être affleurante ou rester visible ? Faut-il améliorer la surface de contact ?) Globalement, quel usage voulez vous faire avec cette vis? La réponse déterminera le bon choix.
Tête fraisée (fini affleurant) — pour un assemblage propre et affleurant (placage, lame de terrasse).
Tête bombée / ronde — quand la tête doit rester visible, donne un bon rendu esthétique et moins destructif au contact.
Tête cylindrique (TC / CHC / BTR) — utilisée avec embout Allen, adaptée aux assemblages mécaniques et accès réduit.
Tête hexagonale / six pans (TH) — pour couple élevé et démontage ultérieur, souvent associé aux tirefonds et fixations structurelles.
Tête hexagonale à embase (flange) — répartit la charge comme une rondelle intégrée, permet de mieux répartir les efforts.
Tête collet carré (TRCC, Japy) — Le collet empêche la rotation dans une mortaise tout en gardant une esthétique plus "noble".
Tête poêlier / tête disque / tête trompette — pour ferronnerie et pentures où l’esthétique et la surface d’appui comptent.
Sans tête (ex. tige filetée) ou STHC — pour ancrages, assemblages avec écrou souvent apparent.
Filetages et pointes (petit détail qui change tout, notamment le prix)
Le filetage a, lui aussi, son importance et influence la mise en œuvre (et votre santé mentale). Certaines options qui semblent insignifiantes (fraisage intégré, pointe fendue pour l'évacuation des copeaux et anti-fendage, géométrie du filet) font pourtant gagner un temps précieux à la pose et améliorent l’esthétique finale de l’assemblage.
Les filetages et pointes les plus courantes :
Filetage métrique (ISO) — Filetage standardisé pour assemblages mécaniques avec écrou ou taraudage pour des pièces démontables ou des structures métalliques.
Filetage bois — Gros pas profond conçu pour mordre les fibres du bois.
Filetage auto-taraudeur (sheet-metal) — Géométrie qui crée son propre pas dans la tôle ou le plastique pour un usage avec des tôles fines, (évite un pré-perçage lors de la mise en œuvre).
Double filet — Deux crêtes alternées pour une meilleure accroche, c'est très efficace sur terrasses avec les variations d'humidité
Pointes spécifiques (améliorent le perçage et limitent les dégâts)
Lo-Root — filetage creux pour matériaux tendres.
Conçue pour les matériaux tendres et les panneaux agglomérés, la Lo-Root® possède des filets creux et un diamètre de corps réduit moins de distorsion du matériau lors du vissage et meilleure résistance à l’arrachement. Idéale quand on veut minimiser l’éclatement et maximiser la tenue dans les panneaux dérivés du bois.
Kwixin — double filetage (filets jumelés)
Vis à double filetage pour une pénétration rapide et un vissage plus efficace. Particulièrement adaptée aux bois durs où la double hélice permet d’avancer la vis plus vite tout en conservant une excellente tenue mécanique.
Camtap® / CamtapZ — vis formant son filetage + variantes autoperceuses.
Systèmes combinants formation de filetage et, pour la variante Z, pointe auto-perceuse. Ces vis forment leur propre filetage dans le matériau (gain de temps, pas d’écrou/taraudage) et, pour la version autoperceuse, éliminent le besoin de pré-perçage dans certaines tôles/minces. Idéales pour assemblages rapides métal-sur-métal ou métal-sur-bois selon la variante.
Pointe Type 17 (anti-fendage) — pointe coupe-fibres
Pointe dont le corps est rainuré de la pointe jusqu’au talon, agissant comme un petit foret qui coupe les fibres du bois. Elle réduit le risque de fendage du bois lors du vissage. Idéal pour bois dur et applications où on veut éviter l’éclatement sans avoir à réaliser un avant-trou.
Qualité mécanique et traitements thermiques
Les vis en acier peuvent être traitées thermiquement (trempe + revenu) pour atteindre une classe de résistance précise
Les marquages sur la tête (traits, chiffres, logo fabricant) permettent d’identifier la qualité mécanique et l’origine.
Exemple : une vis marquée 8.8 suit la même logique de résistance qu’un boulon 8.8 (cf. paragraphe précédent).
Une fixation bien choisie perd de son efficacité si elle est mal mise en œuvre. Voici les règles essentielles à respecter pour garantir la solidité, la durabilité et la sécurité de vos assemblages :
Pré-perçage et préparation du support
Toujours pré-percer dans le bois dur ou pour les tirefonds de gros diamètre afin d’éviter l’éclatement du matériau.
Adapter le diamètre du pré-trou : environ 70 % du diamètre du filetage dans le bois.
Choisir la bonne empreinte
Utiliser systématiquement l’empreinte adaptée (Torx, Pozidriv, hexagonale…) pour éviter d’endommager la tête.
Les empreintes Torx et hexagonales sont à privilégier pour le vissage mécanique ou à l’électro-outillage, car elles limitent le dérapage.
Compatibilité des matériaux
Ne pas mélanger au hasard différents métaux (ex. acier zingué + inox) : le contact peut créer une corrosion galvanique en présence d’humidité.
Contrôle du couple de serrage
Pour les assemblages structurels ou les boulons haute résistance (classe 8.8, 10.9, etc.), respecter le couple de serrage recommandé.
Utiliser une clé dynamométrique pour garantir un serrage précis et éviter la rupture par surcharge ou un desserrage prématuré.
Bonnes pratiques pour l’installation de vis, boulons et tirefonds
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